Dave Brailsford s'exprime sur Froome: "Chris a fait un énorme pas en avant"
Dave Brailsford apprécie le nouveau challenge que lui propose le Tour, où il croit que Froome sera à son meilleur niveau.
- Publié le 17-10-2019 à 08h46
- Mis à jour le 17-10-2019 à 09h13
Dave Brailsford apprécie le nouveau challenge que lui propose le Tour, où il croit que Froome sera à son meilleur niveau. Un mois après avoir révélé qu’il souffrait d’un cancer de la prostate, diagnostiqué avant le Tour de France, et dont il a été opéré au mois d’août, Dave Brailsford était ce mardi un spectateur très attentif de la présentation de la prochaine édition de la course au maillot jaune. Le manager de l’équipe britannique Ineos, 55 ans, a apprécié ce qu’il a vu sur l’écran du palais des Congrès.
"Ce sera plutôt un Tour très, très usant, depuis la 2e étape à Nice jusqu’à l’avant-dernière contre la montre", nous confiait-il, une heure après la présentation, dans les coulisses de la grande salle de spectacle parisienne. "Je pense que ça va être un Tour très agressif, très offensif. À première vue, toutes les montées sont partagées sur l’ensemble du Tour, au lieu de l’être sur des grandes étapes classiques dans les Alpes et dans les Pyrénées."
Pour le Gallois , la présence de la montagne en début de Tour, cela modifie la donne.
"Oui, c’est clair", dit-il. "On sait que les grands tours se gagnent dans la dernière semaine car tout le monde est de plus en plus épuisé. Or, si on commence déjà à bloc à Nice, on sera extrêmement fatigué pour monter la Planche des Belles Filles (NdlR : le chrono à la veille de l’arrivée). Vraiment, je pense que la course peut se jouer dans la dernière montée, ce serait super."
Les organisateurs proposent ainsi un nouveau challenge au patron d’Ineos.
"C’est très intéressant", reconnaît Brailsford. "Chaque année, le Tour de France nous pose des questions et nous, on se gratte la tête pour trouver des réponses. L’an prochain, ce sera encore le cas. Pour moi et notre équipe, ce sera notre onzième Tour et c’est à chaque fois différent. C’est comme un sport différent chaque année, car c’est chaque fois nouveau. Il faudra élaborer une nouvelle tactique, mais c’est pour ça qu’on aime le Tour."
Car le Britannique fait même un aveu.
"Tout le monde, même moi, a apprécié le Tour 2019", dit-il. "C’était intéressant, c’était une course passionnante, c’était ouvert, ça bougeait. On a gagné pas mal de Tours de France (NdlR : sept des huit dernières éditions), parfois d’une manière un peu moins spectaculaire mais efficace. Mais moi, j’adore le vélo et la course. J’ai adoré le Tour de cette année, même si nous avons eu des moments difficiles (il rit). C’est mieux, en fait, quand la course est dynamique, qu’elle présente du suspense, qu’on ne sait pas ce qui va arriver jusqu’au dernier moment. C’est ça, l’émotion du cyclisme."
D’autant qu’à la fin c’est (quasi) toujours un de ses coureurs qui gagne…
"Oh, oh, on verra", sourit le Gallois. "On ne peut jamais dire qu’on va gagner. On va tout faire pour cela, bien sûr, mais rien n’est fait. Mais c’est vrai, nous avons vraiment une bonne équipe pour ce genre de courses."
Dans laquelle Dave Brailsford attend le retour de Chris Froome.
"Déjà, Chris a fait un énorme pas en avant", dit-il. "Avec une détermination et un mental comme je n’en ai jamais vu. Il s’entraîne, il est motivé, il a faim pour revenir et retrouver le départ du Tour. Si quelqu’un peut y arriver, c’est lui. Mais tout le monde sait que dans l’équipe on ne fait pas de cadeaux. Chez nous, il faut être au meilleur niveau, avoir ses meilleures jambes, pour être leader et même être un équipier. Chris le sait. J’espère qu’il retrouvera son niveau, j’en suis persuadé. J’espère qu’il sera dans l’équipe."
Le Team Ineos pourrait donc avoir trois leaders au départ de Nice, le 27 juin prochain.
"Ou quatre peut-être", dit Brailsford en songeant à Richard Carapaz, en plus des anciens vainqueurs Chris Froome, Geraint Thomas et Egan Bernal. "Honnêtement, on va analyser le parcours du Tour 2020 pendant deux ou trois semaines. On fera la même chose pour le Giro et ensuite pour la Vuelta. Avec le staff, les entraîneurs, les directeurs sportifs, on va réfléchir, se mettre autour de la table, envisager ce qu’il faudrait pour gagner, à quels coureurs ce parcours correspond le mieux, qui peut faire quoi. Et après, on va discuter avec les coureurs. Eux-mêmes diront peut-être : ‘Moi je préfère le Giro et la Vuelta.’ ou ‘Je veux courir le Tour.’ Vers la mi-novembre, on fera une synthèse de l’analyse et des données de l’équipe avec les souhaits, les rêves de nos coureurs. On espère que chacun pourra satisfaire ses envies, dans l’intérêt de l’équipe, et sinon (il rit à nouveau) on négociera, on essaiera de convaincre un tel ou un tel de faire le programme que l’on imagine le meilleur pour lui et pour le team Ineos."